venerdì 4 febbraio 2011

Une Republique fondée sur la famille?


Selon le dernier rapport sur « la famille et le travail » de la Banque centrale italienne, l’État social italien est fondé sur la famille. En effet, de nombreux jeunes ne peuvent se permettre de fonder une famille que grâce à l’aide de leurs parents, parfois même de leurs grands-parents. Mais jusqu’à quand les familles seront-elles en mesure de suppléer à l’incapacité des gouvernements de mettre en place des amortisseurs sociaux ? Et quel model de justice et équité sociale propose l’Italie aujourd’hui à ses futurs citoyens ?
  
 
La démonstration devant la Conférence nationale sur la famille, tenue à Milan en Novembre 2010. Association “Certi diritti” et Marco Cappato. 



No country for young men
L’Italie se trouve en ce moment dans une situation où les jeunes savent qu’ils ne peuvent pas aspirer à la situation socio-économique de leurs pères. La Banque centrale remarque que 70% du nouveau chômage frappe les jeunes: faute de segmentation générationnelle du marché du travail, qui différentie leurs contrats de travail précaire des contrats à temps indéterminé et bien protégés, de leurs pères. La crise pourrait donc encore retarder l’émancipation professionnelle des jeunes. 

Maternités précaires
La situation est similaire, sinon pire, dans le cas de nouvelles familles, sujet d’une récente enquête de Vanguard pour Current TV. Le gouvernement offre un prêt de 5000 € à taux réduit à travers du « Fond nouveaux nés ». « Ridicule », commente une nouvelle-mère, « je préfère les demander à ma mère, qui au moins ne veut pas d’intérêts ». L’Italie dépense pour ses politiques sociales seulement 1,2% du PNB, tandis que la moyenne européenne est autour du 2,4% : il y manque toute ressource structurelle qui serait en mesure de soutenir les mères de nouveau-nés et leurs familles.
Dans les cas des travailleuses précaires, une maternité peut très vite les amener au chômage. Avoir un enfant aujourd’hui en Italie constitue un risque économique : la pauvreté relative des familles augmente de 10,8% à 12,1% avec le premier enfant, et jusqu’au 26,1% avec le troisième. 

Un bien-être social fondé sur des retraites
Il ne reste alors plus que de demander de l’aide aux grands-parents, qui aujourd’hui bénéficient d’une bonne retraite. La dépense italienne pour les retraites constitue la plus grande partie du budget social (le 30%, contre le 16% de moyenne en UE), puisqu’aucun gouvernement ne voudrait perdre le support de nombreux retraités.
Les retraites constituent le trésor caché des familles italiennes, en leur permettant de transférer des bénéfices aux fils et aux petits-fils, qui n’obtiennent pas d’aide sociale. Mais combien de temps encore sauront-elles résister à la crise ? Le manque d’un modèle de « croissance inclusive » retarde le moment où les jeunes peuvent fonder leur propre famille et conduit ainsi à une baisse de la croissance démographique.
L’attention à la famille reste un bon slogan, mais qui est aujourd’hui vidé de tout contenu. Les plans du gouvernement sont incertains, et les ressources limitées. A la dernière conférence nationale sur la famille, certains membres du gouvernement sont même allés jusqu’à proposer de -ne garantir les aides étatiques qu’aux familles régulièrement mariées et avec enfants. L’Italie reste en attente d’une véritable politique de la famille, capable de redresser la courbe démographique, déjà déprimée depuis des années et soutenue seulement par l’immigration.

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